Quand l’océan se déchaîne, cela donne lieu à des vagues scélérates, semblables à une tempête. Cet article relate l’histoire de La Mignonnette, un bateau qui s’est fait surprendre par les mouvements de l’océan.
Une vague scélérate proprement dite est le résultat d’une tempête, plus ou moins proche, et de la combinaison des ondes que le vent y a créées. Certains témoignages, même anciens, ne présentent guère de doute ni de risque d’exagération, car ils s’insèrent dans des récits où la vague elle-même est presque anecdotique.
Ainsi le 5 juillet 1884, en pleine traversée de l’Atlantique Sud et à 700 milles de la terre la plus proche, qu’il s’agisse de Sainte Hélène ou de Tristan da Cunha, le yacht de 16 mètres Mignonnette, parti de Southampton à destination de Sydney, fuyait une tempête. Les conditions n’étaient toutefois nullement extrêmes et le capitaine Dudley fit mettre à la cape pour que l’équipage puisse profiter d’une bonne nuit de sommeil. Or Parker, le jeune mousse de dix-sept ans, eut à peine le temps de descendre préparer le thé qu’une vague formidable de 40 pieds frappa le yacht, arrachant le bastingage sous le vent, et le fit couler en cinq minutes.
Toutefois, c’est surtout pour ses suites que le naufrage est entré dans l’histoire, suites d’autant plus cruelles qu’elles contrastent avec le nom du petit navire. En effet, dérivant sans vivres ni eau dans le canot du bord, Dudley et Stephens décidèrent au bout de trois semaines et malgré l’opposition de Brooks de sacrifier et manger Parker, et survécurent ainsi jusqu’à être secourus par un trois-mâts barque allemand quelques jours plus tard. Dudley et Stephens furent condamnés à mort et leur peine commuée en six mois d’emprisonnement dans un procès qui reste aujourd’hui encore un sujet d’études pour les juristes et les philosophes. Accessoire au cœur de l’affaire, la vague scélérate n’avait aucune raison de faire l’objet d’exagération
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