Les insectes sont en passe de devenir un basique de notre alimentation. Êtes vous prêts à manger autrement ?
En Europe, une vraie révolution alimentaire se prépare.
Ainsi aujourd’hui en France, dans certains restaurants et même déjà dans une grande surface, apparaissent au menu ou dans les rayons, grillons à la crème d’oignon ou au paprika, vers à soie ou vers de bambou au curry, barres énergétiques à la farine de grillons, rhum aux criquets.
Ces nouveautés stimulent la curiosité des consommateurs, mais, au-delà, les insectes comestibles étant très riches en protéines (de ce point de vue, 100 g de grillons équivaudrait à un steak de 150 g !) peuvent représenter une véritable ressource d’appoint pour nourrir une grande partie de l’humanité qui risque des pénuries dans un avenir plus ou moins proche.
De plus, manger des insectes permet de réduire l’activité industrielle de production de viande, considérée comme très polluante. L’élevage d’insectes émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que celui du bétail. Les surfaces utilisées sont moindres et ne demandent ni déboisement ni assèchement, sans dégradation de l’environnement. Nécessitant peu d’eau et faciles à élever, beaucoup d’insectes se reproduisent rapidement dans des espaces confinés.
C’est le cas, par exemple, des vers de farine et des grillons qui fournissent la « matière première » la plus communément utilisée, mais les vers à soie et les sauterelles ont déjà fait leurs preuves depuis longtemps…
La consommation d’insectes est traditionnelle dans certains pays et l’entomophagie est pratiquée dans de très nombreuses civilisations. Pour environ 2,5 milliards de personnes, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, se nourrir d’insectes est en effet aussi banal que de manger de la viande ou du poisson. Les larves de certains charançons ou de termites sont même cuisinées comme des mets de choix.
En tout, près de 1 400 espèces d’insectes et de vers sont consommées par l’homme dans près de 90 pays et, vu la crise alimentaire mondiale, la FAO (Food and Agriculture Organization) envisage sérieusement de développer l’entomophagie car les insectes sont abondants, et surtout bon marché. Et, en 2008, ladite organisation a démarré des travaux pour promouvoir la consommation d’insectes dans l’espoir de contribuer à la sécurité alimentaire des peuples, même si tous les insectes ne se mangent pas.
L’utilisation durable des insectes comestibles peut par ailleurs contribuer à la conservation des ressources naturelles en général et jouer un rôle précieux dans le maintien de la biodiversité. Ils présentent beaucoup d’avantages et peu d’inconvénients!
Source: Les insectes. Histoires insolites de Patrice Leraut, paru aux éditions Quæ
Si les insectes finissent dans notre assiette, mieux vaut alors apprendre à les connaître. Savez-vous par exemple s’ils ont des oreilles pour entendre ?
Crédit photographique : n° 14906261682_56b7a9b3eb_b © murielle29/Flick’r
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