L’ours polaire sait faire preuve d’agilité et de ruse lorsqu’il s’agit de se nourrir.
L’ours polaire est un habitant de la banquise, ce qui signifie pour lui une variété très réduite de proies. En fait, près de 90 % de son alimentation se compose de phoques capturés selon différentes méthodes.
La technique la plus simple est fondée sur le repérage à l’ouïe et à l’odorat des phoques au repos sur la banquise. Le plantigrade s’approche de sa proie en se dissimulant au mieux et, arrivé à une trentaine de mètres, déclenche son attaque. Comme l’ours est plus habile hors de l’eau que les pinnipèdes, l’attaque est en général couronnée de succès. Quand les phoques sont couchés sur des bancs de glace flottante de petites dimensions, l’ours s’approche à la nage, seules les narines et le haut de la tête affleurant. À proximité de la proie, l’ours plonge et émerge en prenant pied sur la glace. La capture réussit bien souvent, et parfois un habile coup de patte amène directement la proie vers la gueule du chasseur.
Enfin, signalons une technique plus originale s’apparentant à l’affût, c’est la chasse au trou d’aération. Ces trous sont des cheminées ménagées dans la glace grâce auxquelles le phoque vient respirer. L’ours se met tout simplement à l’affût au bord du trou en attendant la remontée du phoque, qu’il maîtrise d’un coup de patte assez puissant pour tuer sa proie.
Dans les secteurs plus continentaux, où manquent glace et phoques, l’ours est amené à consommer du végétal et de petits rongeurs, mais la grande partie de son alimentation est constituée d’oiseaux, dont une faible proportion est capturée au nid. Les autres sont attaqués à l’eau, l’ours polaire plongeant de manière à arriver sous les troupes d’oiseaux (bernaches par exemple).
Source: Le loup hurle-t-il à la lune ? 180 clés pour comprendre les carnivores de Luc et Muriel Chazal, paru aux éditions Quæ
