Le cerveau humain est si complexe qu’il est difficile d’imaginer que les insectes puissent posséder un cerveau similaire au nôtre. Alors les insectes ont-ils un cerveau différent ou est-il inexistant ?
Chez les organismes les plus complexes, dont l’homme est considéré comme le représentant le plus perfectionné, le système nerveux est géré par une sorte de poste de commandement centralisé, le cerveau. Quand celui-ci est détruit ou significativement altéré, l’animal meurt. L’organisme est incapable de maintenir ses fonctions vitales sans les ordres conscients ou inconscients du cerveau, mais de nombreux animaux considérés comme inférieurs, les vers par exemple, possèdent un système nerveux décentralisé. Les plus primitifs d’entre eux peuvent être coupés en deux : chaque partie reconstituera la partie manquante, système nerveux compris, donnant deux individus complets.
L’ancêtre des insectes était proche des vers. Une chaîne nerveuse courait tout le long de son corps, reliée aux nerfs activant les muscles, les organes ou recevant les perceptions des organes des sens. Au niveau de chaque article, une petite boule de cellules nerveuses, appelée ganglion, concentrait l’activité coordinatrice. D’un point de vue nerveux, chaque article du corps était donc indépendant des autres. Le premier insecte se caractérise par la fusion des six premiers articles du corps pour former la tête. Les six ganglions nerveux se sont agglutinés en une masse comparable au cerveau humain. Ce cerveau d’insecte reçoit et interprète les sensations arrivant par les yeux, les antennes, les poils sensitifs, et coordonne les mouvements de l’animal, pour la marche ou le vol.
Mais le cerveau humain fait plus qu’analyser les perceptions des sens et coordonner les mouvements. Il est notamment capable d’apprentissage. Les insectes, bien sûr, sont loin d’avoir nos capacités cognitives et beaucoup de leurs comportements sont instinctifs, c’est-à-dire non appris, mais il est prouvé depuis longtemps qu’ils sont capables d’apprendre certaines choses, en relation avec leur mode de vie.
Les blattes, par exemple, vivent groupées et sont attirées par l’odeur que laissent leurs congénères. En posant une blatte à l’entrée d’un labyrinthe et en mettant à la sortie une boîte contenant l’odeur d’autres blattes, il est possible de lui apprendre en quelques séances le trajet le plus court. Les abeilles mémorisent la carte des environs de la ruche, pour retrouver celle-ci au retour de leurs expéditions de butinage. Si vous déplacez la ruche de 10 m, les ouvrières qui étaient sorties au moment du déplacement s’agglutineront à l’ancien emplacement, car leur Global Positioning System (GPS) personnel les envoie sur ce point précis à 2 ou 3 m près. Il est donc juste de dire que les insectes ont un cerveau, même s’il est beaucoup plus primitif et limité dans ses capacités que le nôtre.
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