Les traitements pour lutter contre Parkison restent assez limités. Il est préférable de mettre toutes les chances de son côté pour maintenir une bonne qualité de vie. Toutes les techniques susceptibles d’améliorer l’état physique et psychologique du patient sont à retenir.
Parmi ces outils, l’un, au départ sous-estimé, commence à prendre de plus en plus d’importance : le sport. Il cumule les bienfaits sur le tonus musculaire, les articulations, la souplesse, l’équilibre… Mais quelle activité choisir ? Marche, natation, vélo… Toutes semblent avoir un impact positif. Avec un bon point d’avance pour les activités qui demandent un effort intensif type une demi-heure de bicyclette à vitesse soutenue, marche rapide sur tapis roulant ou marche nordique à bonne vitesse, renforcement musculaire ciblé… Les études montrent que leurs effets sont encore plus importants que ceux de programmes d’assouplissements ou de relaxation. Mais l’un n’empêche pas l’autre !
Quelques semaines d’exercice régulier suffisent pour améliorer la marche, l’équilibre, les gestes manuels, la capacité à l’effort… et même les fonctions cognitives. En effet, l’exercice soutenu semble favoriser l’excitabilité des neurones du cortex et ainsi les capacités mnésiques et intellectuelles. Souvenez-vous de l’émission Gym Tonic diffusée dans les années 1980 sur Antenne 2. On y voyait les deux coachs Véronique et Davina en justaucorps effectuer des exercices d’aérobic pendant une heure. Eh bien, elles avaient tout bon ! En janvier 2016, le neurobiologiste J. Eric Ahlskog de la clinique américaine Mayo montrait justement que le fitness (aérobic, elliptique et marche rapide) pouvait ralentir l’évolution de la maladie. Selon lui, ils permettent d’entretenir les connexions cérébrales tout en améliorant la souplesse musculaire, la posture, le contrôle des mouvements et l’équilibre. Son ordonnance santé ? Pratiquer deux à trois fois par semaine. Et plus le patient transpire, a chaud et est fatigué, plus l’effet sera protecteur sur le cerveau.
Consécration pour l’activité physique, elle est adoubée par l’hôpital. Les patients du CHU de Grenoble, par exemple, se voient conseiller différents sports ou pratiques artistiques, sous forme de séances hebdomadaires ou de stages. Parmi eux, le tango argentin et le taichi- chuan. Pourquoi ces deux-là ? Qu’il s’agisse de la danse sud-américaine ou de l’art martial chinois basé sur les enchaînements de mouvements, ils font tous deux travailler la souplesse, l’équilibre mais aussi la coordination, la concentration, l’attention et les capacités d’apprentissage. C’est prouvé ! En 2015, une équipe chinoise a fait le point sur une quinzaine d’études concernant le tai-chi-chuan. Bilan de cette méta-analyse ? Pour des patients présentant une maladie de Parkinson légère à modérée, cette technique associée aux traitements médicamenteux a permis d’améliorer les fonctions motrices et l’équilibre. Pur hasard, la même année, des chercheurs allemands se penchaient sur les effets du tango argentin. Treize études ont été passées au peigne fin et ont montré que cette danse présentait les mêmes bénéfices que ceux mis en évidence pour le tai-chi-chuan. Avec en bonus, des effets positifs sur la fatigue et la qualité de vie. Sans compter que cette parenthèse agréable apporte du plaisir aux patients !
Source : Alzheimer, Parkinson, sclérose… de Corinne Soulay avec le Professeur Bernard Bioulac, paru aux éditions Quæ