La production des fèves de cacao se situe en des lieux parfois très éloignés de leur utilisation et de leur consommation sous forme de chocolat. Le marché se répartit entre une cinquantaine de pays, dont sept toutefois pèsent 90% du cacao mondial, avec une part prédominante du continent africain.
Le monde du cacao compte une cinquantaine de pays producteurs, du géant ivoirien aux plus petits qui ne produisent que quelques tonnes. Grâce aux statistiques mensuelles de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), nous avons une vision précise de l’évolution de la production. Les données confirment que 90 % de la production mondiale (4,2 millions de tonnes, représentant près de 5,54 milliards d’euros) provient seulement de sept pays.
À lui seul, le continent africain fournit près de 74 % du cacao produit dans le monde . La Côte d’Ivoire, très largement au premier rang (1,7 million de tonnes, soit 42 % de la production mondiale), le Ghana (800 000 tonnes, 20 %), le Nigeria (230 000 tonnes, 6 %) et le Cameroun (200 000 tonnes, 5 %) sont les États les plus importants de l’Afrique cacaoyère.
L’Amérique latine, le continent d’origine du cacao, vient ensuite, mais avec seulement 17 % de la production mondiale. Dans certains pays, comme le Venezuela ou Trinité-et-Tobago, la culture du cacao est confrontée à la concurrence de l’industrie pétrolière, beaucoup plus rentable . Au Brésil, l’émergence économique renchérit le coût du travail. En plus, ce pays, touché par la maladie du balai de sorcière, dont l’éradication est exigeante en main-d’oeuvre, voit la rentabilité de sa cacaoculture diminuer. Sa production est passée de 400 000 tonnes à 150 000 tonnes en moins de 10 ans. Aujourd’hui, malgré une remontée à 230 000 tonnes, le Brésil importe des fèves de cacao.
Cependant, le continent latino-américain reste majoritairement celui qui produit
les cacaos les plus fins. Quelques pays en ont pris conscience et relancent la culture des cacaos haut de gamme.
L’Asie vient de passer sous la barre des 10 %, avec 9 % du cacao mondial. Elle est en perpétuelle baisse de production en dépit des espoirs fondés sur sa productivité dans les années 2000. L’Indonésie, ancien moteur asiatique, régresse lentement, mais régulièrement. En 2004, elle produisait près de 600 000 tonnes de cacao, 11 ans plus tard, en 2015, elle ne produit plus que 300 000 tonnes. Elle demeure cependant au troisième rang mondial, derrière le Ghana. De même, des pays tels que la Malaisie – comme le Brésil en Amérique latine – ont une production à la baisse, passant de 230 000 tonnes, en 1992, à seulement 7 000 tonnes en 2015. La Malaisie est sortie du top 7 des producteurs de cacao. Le Vietnam, qui s’était engagé dans la culture du cacao au début des années 2000, avait de grandes ambitions : 20 000 tonnes en 2020. Or, il stagne autour de 3 000 tonnes. L’émergence économique des pays asiatiques, avec la hausse du prix de la main d’oeuvre, pèse sur la rentabilité de la culture du cacao déjà sur la corde raide, et favorise des cultures plus rentables comme celles de l’hévéa ou du palmier à huile.
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Bonjour,
Je m’appelle Abdoulaye Mbow, étudiant en Journalisme à E-jicom. En fait je suis le chargé du laboratoire E-Check de notre établissement. Et le directeur m’a ordonné de vérifier une information récente de Akinwumi Adesina, président de la BAD qui déclare que : »75 % de la production du cacao proviennent du continent africain ».
Sur ce, je suis tombé dans cet article qui avance que : »À lui seul, le continent africain fournit près de 74 % du cacao produit dans le monde . ». Un chiffre différent de celui avancé par le président de la BAD. Je voulais savoir si c’est possible sur quoi vous vous êtes basés pour publier cette information ? En d’autres termes, quelles ont été vos sources ? Merci et bonne réception.
Cordialement,
Bonjour,
Cet article provient d’un extrait de l’ouvrage « Du cacao au chocolat » publié en 2016. Les chiffres ont peut-être légèrement évolué depuis sa publication.
Je vous invite à consulter les statistiques de l’ICCO, mentionnées en début d’article, pour prendre connaissance des chiffres mis à jour.
Bien cordialement,
Editions Quae
Bonjour, très consommatrice de chocolat, je me suis toujours demandé ce qu’était le beurre de cacao… J’ai enfin trouvé la réponse grâce à vous, et j’ai tout compris. Mais pour les chocolats de grande qualité, fait-on aussi cette séparation entre le gras et la poudre?
Bonjour Celerier,
Pour toute production de chocolat, nous devons séparer la pâte de cacao du beurre de cacao après la torréfaction et le broyage de la fève,car ils ne se travaillent pas de la même façon. Après le broyage, il y a le pressage qui sépare la partie liquide : le beurre de cacao, et la partie solide : le tourteau.