À l’image des bisons, gazelles et bouquetins, de magnifiques ornements peuvent embellir les têtes des cerfs, rennes et élans. Tandis que les premiers sont parés de cornes, les seconds portent des bois ! Et, pour l’éléphant, le narval (cétacé) ou le phacochère, ce ne sont ni des bois ni des cornes qui parent leurs têtes, mais certaines de leurs dents qui sont très développées.
Les cornes poussent sur la tête des bovidés (gazelles, antilopes, isards, mouflons…), des antilocapridés (pronghorn) et des rhinocérotidés (rhinocéros), alors que les bois sont l’apanage des cervidés (chevreuils, cariacous, daims…).
Étuis formés de kératine qui recouvrent, la plupart du temps, une base osseuse, les cornes sont creuses, sauf chez les rhinocérotidés. Chez ces derniers, la kératine ne recouvre pas une base osseuse : la corne n’est qu’une agglomération de filaments de kératine agglutinés au-dessus de papilles dermiques.
Les cornes sont généralement présentes chez les deux sexes mais peuvent avoir des tailles et formes différentes selon les genres. Ainsi, celles du bouquetin mâle peuvent atteindre plus de 1 m, alors que celles de la femelle dépasseront à peine les oreilles.
Chez les bovidés et les rhinocérotidés, les cornes sont pérennes et à croissance continue, tandis qu’elles tomberont chaque année chez le pronghorn (Antilocapra americana), seule espèce d’antilocapridé.
Organes osseux vascularisés, les bois ne se trouvent généralement que chez les mâles. Ils peuvent alors mesurer de quelques centimètres (30 cm pour le chevreuil Capreolus capreolus) à plus de 2 m (2,29 m atteints pour l’élan Alces alces). Le renne (Rangifer tarandus) et l’hydropote chinois (Hydropotes inermis) font figure d’exception. En effet, la femelle du renne porte aussi des bois, bien qu’ils soient nettement plus petits que ceux du mâle, et à l’inverse une absence de bois est notée chez les deux sexes de l’hydropote.
Les bois sont caducs. Ils tombent chaque année à la période du rut, et repoussent ensuite. Chez les mammifères, c’est le seul organe à se régénérer intégralement. Pendant leur croissance, un tissu tégumentaire les recouvre afin d’assurer leur vascularisation, leur innervation et leur protection. Lorsque les bois ont fini de croître, ce velours se dessèche et les cervidés s’en séparent en se frottant contre les troncs d’arbres. Les bois ne sont alors vascularisés qu’en interne au travers du pivot.
Visuel haut de page : Bouquetin des Alpes (Capra ibex) © A. Horellou