L’alimentation et la santé sont deux sujets récurrents. Parfois, certains aliments font l’objet de controverses, tel que l’huile de palme. Cette dernière est-elle vraiment nocive pour la santé ?
La consommation apparente d’huile de palme en France se déduit facilement des statistiques d’importation, au demeurant très variables d’une année sur l’autre. Environ 126000 tonnes annuelles pour 60 millions d’habitants donne l’approximation grossière de deux kilos par habitant et par an (FFAS, 2012). Ce chiffre ne tient pas compte des utilisations dans l’alimentation animale et, surtout, des quantités réexportées sous forme de produits alimentaires manufacturés : la France exporte une quantité non négligeable de ces produits. Les experts s’accordent plutôt sur le chiffre d’un kilogramme par habitant et par an. Au total, l’huile de palme contribue, dans le pire des cas, à un kilogramme sur les 50 kilos de graisses saturées ingérées annuellement par nos compatriotes, soit 2%, pour un consommateur régulier de plats surgelés, snacks, mets cuisinés, gâteaux et confiseries industrielles… ce qui n’a rien d’obligatoire !
Apparue récemment dans les régimes alimentaires du Nord, l’huile de palme reste encore méconnue sur le plan nutritionnel (FFAS, 2012) et l’impact de sa consommation sur les marqueurs de risque cardiovasculaire (cholestérol et lipoprotéines surtout) doit être nuancé. Les résultats de recherche sont souvent contradictoires et difficilement transposables d’un modèle animal à l’homme. Les études épidémiologiques et cliniques montrent qu’un apport en acides gras saturés extrêmement élevé peut être, dans certains cas, associé à une augmentation du Les insectes ont-ils des oreilles pour entendre ?, mais d’autres études montrent que cette relation reste faible ou nulle. Publiée en 2010, une analyse des études prospectives n’a pas mis en évidence de relation statistiquement significative entre acides gras saturés et risque de maladie coronarienne, cardiovasculaire ou vasculaire cérébral (Siri-Tarino et al., 2010).
Le French Paradox ne contribue pas à éclairer le débat. Ce constat épidémiologique montre que malgré une consommation de graisses saturées considérable sous la forme de beurre, de crème, de fromages, d’œufs, de foie, de viande grasse et de charcuteries riches (pâtés, saucisses), les Français ont un pourcentage de maladies cardiovasculaires bien plus faible que les Américains : 145 infarctus par an pour 100 000 habitants d’âge moyen contre 315 aux États-Unis.
Les recommandations récentes de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses, 2011), limitent la consommation d’acides gras saturés à 12% de l’apport énergétique global, dont 8% pour les acides gras réputés les plus hypercholestérolémiants, parmi lesquels l’acide palmitique.
Il ne faut pas pour autant oublier que l’augmentation du cholestérol est multifactorielle et ne repose pas sur la consommation d’un seul type d’acide gras. En outre, les chercheurs restent très prudents sur la classification des acides gras essentiels-non essentiels. Le rôle physiologique de bon nombre d’acides gras reste encore méconnu et il est prudent de considérer que leur présence dans l’organisme de l’homme moderne humain, après 40 000 années d’évolution, n’est pas uniquement due au hasard. Ainsi, l’acide myristique, considéré comme athérogène lorsqu’il est en excès dans l’organisme humain est aussi un constituant essentiel des membranes des cellules, et donc directement impliqué dans le vieillissement cellulaire.
Salut, merci pour votre article très intéressant! Mon conjoint et moi tentons d’avoir une alimentation saine au quotidien. j’avoue que souvent ce n’est pas facile!!! mais la santé passe avant tout par là. Au plaisir de vous lire.