Une synthèse des connaissances concernant l’influence de la forêt et de la végétation sur les aléas naturels (Berger et al., 2005 ; Gauquelin et Courbaud (coord.), 2006).
Érosion et crues torrentielles
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Remarques
La forêt et la végétation peuvent avoir des actions négatives sur l’érosion telles que :
• relargage brusque de sédiments en cas de rupture des obstacles végétaux (barrières herbacée ou arbustive) ayant piégé des sédiments
• déstabilisation des berges des cours d’eau en cas de déracinement des arbres
• creusement des cours d’eau à l’aval en cas de diminution trop importante de leur charge solide (l’eau claire ayant tendance à éroder le fond des lits).
La forêt et la végétation ne peuvent empêcher la saturation en eau des sols lors d’événements climatiques exceptionnels. Ainsi, si elles permettent souvent de diminuer la fréquence et l’intensité des crues torrentielles, elles ne peuvent parfois pas les maîtriser lorsque les pluies sont trop intenses. Il existe donc des seuils d’efficacité de la protection, qui varient en fonction des types de sol.
La présence d’arbres morts ou arrachés dans les lits des torrents peut générer des phénomènes d’embâcles (obstruction du cours d’eau) et de débâcles (rupture soudaine et imprévisible d’une zone d’obstruction du cours d’eau).
Glissements de terrain
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Remarques
L’action de la forêt et de la végétation sur les glissements est parfois discutée concernant :
• la possible surcharge due au poids des arbres pouvant alourdir le sol (la masse végétale d’une forêt ne correspondrait cependant qu’à une épaisseur de litière de 5 cm et serait donc négligeable)
• la trop grande infiltration de l’eau due aux racines, ainsi que le stockage d’eau dans les trous formés par les déracinements
• le départ de glissements superficiels dû au déracinement des arbres.
Chutes de blocs
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Remarques
Dans la zone de départ
• Risque de mise en mouvement de blocs
– par effet de levier
– lors de chablis
• Effet tremplin des souches
• Effet bélier possible par mise en mouvement d’arbres cassés.
Dans la zone de transit et de dépôt
• Effet tremplin des souches
• Effet bélier possible par mise en mouvement d’arbres cassés
• Effet « d’embâcle » par accumulation derrière des troncs au sol en travers de la pente
• Arbres tombant sur des enjeux.
Avalanches
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Remarques
Dans la zone de départ
• Déclenchement lors de la restitution par les houppiers de paquets de neige au sol en bordure amont de trouée
• La végétation arbustive peut favoriser la création de couche fragile au sein du manteau neigeux
• Déclenchement par redressement soudain de la végétation arbustive (vernes notamment)
• La litière des essences à feuilles caduques favorise le glissement du manteau neigeux
• Effet lisière qui peut entraîner une suraccumulation de neige dans les zones de départ.
Dans la zone de transit et de dépôt
• Effet bélier par transport d’arbres arrachés par l’écoulement et/ou d’anciens chablis et volis.
Visuel haut de page : Peuplements de pin noir d’Autriche et de pin sylvestre (bassin versant du Guillermin, Hautes-Alpes) © Freddy Rey.
Source : Forêts de protection contre les aléas naturels de Jean Ladier, Freddy Rey, Antoine Hurand, Frédéric Berger, Guy Calès, Sylvie Simon-Teissier, paru aux éditions Quæ
