La coccinelle à deux points est l’un des auxiliaires les plus connus pour lutter naturellement contre les pucerons. Le point sur sa biologie et les modes d’utilisation.
Les arbres fruitiers ou d’ornement plantés en haie ou en isolés sont souvent victimes d’attaques de pucerons. Diverses espèces peuvent poser des problèmes sur les arbres fruitiers du jardin, pouvant compromettre le rendement en fruits.
Le puceron vert du pommier (Aphis pomi), de couleur vert pâle avec les antennes, les pattes et les cornicules noires se trouve sous les jeunes feuilles où il suce la sève, provoquant leur déformation. Elles se boursouflent et se replient transversalement par en dessous.
Le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) se trouve au printemps sur plusieurs arbres fruitiers du genre Prunus, se logeant sous les feuilles qui se recroquevillent sous leurs piqûres. En été, ils passent sur divers légumes.
Le puceron noir du cerisier (Myzus cerasi) provoque au printemps un enroulement caractéristique des feuilles se recroquevillant par paquets, ainsi que leur brûlure et leur dessèchement à cause du miellat. Les jeunes arbres sont particulièrement sensibles à ses attaques.
Ces espèces sont particulièrement difficiles à contrôler, bien à l’abri dans les feuilles déformées des produits de contact comme le savon noir par exemple.
Biologie de l’auxiliaire
La coccinelle à deux points (Adalia bipunctata), ne dépassant pas 5 mm de long, est très variable d’aspect. Si la forme commune est rouge avec deux points noirs, elle peut être noire à 4 taches rouges avec de nombreuses formes intermédiaires. Adultes et larves consomment des pucerons de tous âges. Ce sont des chasseurs actifs qui parcourent les plantes avec vivacité pour trouver leurs proies. Les larves âgées et les adultes, qui vivent plusieurs mois, sont particulièrement voraces et peuvent nettoyer rapidement une plante des pucerons qui l’infestent car ils consomment jusqu’à 60 pucerons par jour.
Cette coccinelle se trouve à l’état naturel dans les jardins, où il est facile de la favoriser. En cas de pullulation graves de pucerons sur les arbres et les arbustes, il peut être intéressant d’introduire des individus d’élevage pour augmenter cette population naturelle et réduire plus rapidement le nombre des pucerons sur les arbres fruitiers.
Pour intervenir sur les plantes basses et les légumes, il est préférable d’utiliser une autre espèce indigène, la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata), qui se trouve également dans le commerce.
Larve de coccinelle à deux points. (© Koppert)
Mode d’utilisation
La coccinelle à deux points est disponible soit sous forme de larves, soit sous forme d’adultes, dans des boîtes contenant un substrat neutre, généralement du pop-corn, et de la nourriture pour la durée du transport. Les larves sont plutôt à préconiser pour contrôler les premiers foyers de pucerons qui apparaissent, notamment sur les arbres isolés ou de petits volumes. Incapables de voler, elles y resteront confinées jusqu’à leur métamorphose.
Les adultes sont à lâcher plutôt dans les grands arbres ou dans les haies et alignements d’arbres. Comme ils se déplacent facilement, ils pourront se répartir par eux-mêmes dans les différents foyers de pucerons.
Relâchez les adultes le plus tôt possible après réception. En revanche, les larves doivent avoir atteint le deuxième stade, ou le début du troisième stade pour assurer une bonne survie. Cela peut prendre jusqu’à 2 ou 3 jours après la livraison en les conservant à 20 ou 22 °C. Cette attente n’est jamais inutile, car alors l’implantation de la coccinelle se fait bien mieux et le temps qui semblait perdu est bien vite rattrapé.
Points forts
• Espèce locale pouvant renforcer les populations sauvages
• Large spectre de proies parmi les pucerons des arbres et des arbustes, notamment des arbres fruitiers
• Recherche active des proies, notamment par l’adulte volant, facilitant la dissémination
Points faibles
• Efficacité maximale au printemps seulement, car en été apparaissent des parasites de la coccinelle qui réduisent ses populations
• Si des fourmis exploitent les pucerons pour le miellat, la coccinelle ne peut intervenir
• N’est pas efficace contre le puceron lanigère protégé par une sécrétion cireuse
Visuel haut de page : Coccinelle à deux points adulte. (© Koppert)
Source : Les animaux utiles au jardin de Vincent Albouy, paru aux éditions Quæ