Une question que beaucoup se posent : la maladie d’Alzheimer est-elle héréditaire ? Si avoir des antécédents familiaux semble constituer un facteur de risque, qu’en-est-il au juste ?
Lorsqu’elle touche une personne jeune – avant 60 ans, ce qui est peu courant –, la maladie d’Alzheimer est effectivement due à une mutation génétique sur les gènes des chromosomes 1, 14 ou 21. Dans ce cas, le porteur du gène muté présente une chance sur deux de le transmettre à son enfant, et donc que celui-ci développe la maladie. Mais à peine 1 % des malades présentent cette forme dite « héréditaire » ou « familiale ».
La plupart du temps, lorsque la maladie se déclare à la soixantaine, c’est-à-dire dans la grande majorité des cas, il ne s’agit pas d’une maladie héréditaire. Néanmoins, les chercheurs se sont aperçus qu’il existait des « familles d’Alzheimer ». Avoir des antécédents familiaux – un oncle, une tante, un père, une mère ou un grand-père ou une grand-mère qui a eu la maladie – semble constituer un facteur de risque. Et plus on a d’ascendants touchés par cette pathologie, plus ce risque augmente. Pour autant, il n’y a aucune certitude.
Même chose si vous êtes porteur de certains gènes comme celui baptisé ApoE. Situé sur le chromosome 19, il code pour une protéine de transport des graisses et existe sous trois formes : E2, E3 ou E4. Or, cette dernière est surreprésentée dans la population atteinte de la maladie d’Alzheimer. Mais ApoE4 n’est pas le seul à être impliqué.
En tout, les chercheurs ont repéré pas moins de 21 gènes de susceptibilité à la maladie. Cela signifie que si vous êtes porteur de l’un d’entre eux, vous avez plus de risque de la développer. Mais, rassurez-vous, rien n’est joué : il s’agit d’un facteur de risque, en aucun cas d’un facteur prédictif ! En clair, vous pouvez être porteur de ces gènes et ne jamais être atteint par la maladie. Inversement, vous pouvez ne pas les avoir et développer malgré tout une maladie d’Alzheimer. Car d’autres facteurs, en particulier vasculaires et environnementaux, entrent en jeu.
Source : Alzheimer, Parkinson, sclérose… de Corinne Soulay, avec le professeur Bernard Bioulac, paru aux éditions Quæ