Les pays chaud semblent les plus propices pour accueillir les reptiles et leurs conditions de vie particulières. Toutefois, nous pouvons retrouver certaines espèces dans des régions du monde au climat plus tempéré.
Bien des ouvrages destinés au grand public suggèrent que les reptiles succèdent aux amphibiens qui, eux-mêmes avaient succédé aux poissons, mais cette notion n’est pas exacte. Comme la vie est apparue dans les océans, l’évolution illustre donc un gain d’espace du vivant qui se caractérise par la conquête de la terre ferme. Il est donc normal que nous trouvions des restes fossiles de reptiles dans la quasi-totalité des régions et sous des latitudes très variées. Mais ne nous laissons pas abuser, certains fossiles découverts sous des latitudes hautes se contentent de nous indiquer qu’ils ont effectivement vécu là, mais à des périodes où le climat du lieu était bien plus clément. On peut considérer qu’il y a eu à priori des reptiles partout, mais que leur répartition actuelle est liée aux conditions climatiques si importantes pour des animaux poïkilothermes.
Au niveau des grandes zones climatiques, la majeure partie des reptiles est liée aux zones tropicales et subtropicales. C’est là que nous observons la plus grande variété des taxons et les plus grandes densités. Les zones tempérées comme la France et l’Europe n’en ont pas moins une faune reptilienne diversifiée. Cette répartition concerne également les différents types de milieux. De la mer à la montagne, les reptiles sont partout présents. Certaines espèces ont même colonisé les milieux les plus extrêmes comme les déserts. Seules les zones les plus froides en sont dépourvues. En Alaska on ne compte aucun reptile terrestre, seule la couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) est peut-être présente dans le Sud. En revanche la tortue luth apparaît dans les eaux du nord de l’Amérique. Si la plupart des espèces ont une répartition qui exclut les zones les plus froides, quelques espèces habitent au-delà du cercle arctique, en Europe le lézard vivipare (Lacerta vivipara), la couleuvre à collier (Natrix natrix) et l’orvet (Anguis fragilis) dépassent le cercle arctique en Finlande.
En montagne les reptiles se raréfient avec l’altitude, reproduisant le schéma de la montée en latitude. Certaines couleuvres dépassent les 2 000 m mais c’est chez les lacertidés que nous trouvons les champions de l’adaptation à la vie en altitude. Les lézards des murailles (Podarcis muralis) et vivipare (Zootoca vivipara) dépassent assez largement les 2 000 m. Le lézard pyrénéen du val d’Aran (Iberolacerta aranica) atteint 2 700 m, mais deux autres espèces, les lézards pyrénéens d’Aurelio (Iberolacerta aurelioi) et de Bonnal (Iberolacerta bonnali), ont été observées à plus de 3 000 m. Les reptiles peuvent atteindre des altitudes élevées, une espèce d’ophidien himalayenne atteindrait même les 5 000 m ce qui constitue un record mondial.
Visuel haut de page : Lézard des ruines sur les pentes du Vésuve. ©Luc et Muriel Chazel
Source : Les serpents ont-ils peur des crocodiles ? de Muriel Chazel et Luc Chazel, paru aux Éditions Quæ.